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Vos
fils et vos filles prophétiseront (Ac 2, 17) C'est
dans la prière qu'a surgi la petite communauté
nouvelle des Pauvres de Saint-François.
Des
jeunes gens, pour la plupart étudiants au niveau
collégial, font la rencontre providentielle de Jacques,
un professeur de musique en convalescence, qui leur parle
du Seigneur et qui les invite à prier. Et pendant
la prière, l'Esprit de prophétie se manifeste
dans le coeur de ces jeunes: ils entendent en eux des
mots qui leur sont soufflés comme à l'oreille
du coeur. Jacques leur demande de dire ces mots, que
lui-même s'empresse d'écrire; et au fur et
à mesure qu'ils prononcent les mots, d'autres mots
leur viennent intérieurement qu'ils donnent à
la manière d'une dictée.
Au fil
des jours, le phénomène se répète
dans la prière, en même temps que des changements
s'opèrent dans le coeur et dans la vie de ces
jeunes, toujours plus assoiffés de connaître
le Seigneur et sa Parole.
Ils
s'émerveillaient de cet enseignement de vie spirituelle
qui leur était ainsi donné par leur propre
bouche, qui actualisait le message de l'évangile
et qui remplissait leur coeur du désir de se
donner à Dieu. Ils pouvaient y revenir et s'en nourrir,
car Jacques avait tout écrit et conservé.
Jacques
était quand même surpris et quelque peu étonné
par ce qui se passait dans ces rencontres de prière,
lui qui avait pourtant l'expérience de la vie de
prière et des voies de la vie spirituelle, ayant
été lui-même religieux capucin pendant
plus de 15 ans. Il se met donc à fouiller les écrits
de sainte Thérèse d'Avila et de saint Jean
de la Croix pour voir clair dans ces manifestations spirituelles
et pour apprendre à les discerner selon l'Esprit
de Dieu.
Finalement,
il ne put faire autrement que de reconnaître le Doigt
de Dieu à l'oeuvre, par les fruits qu'il était
à même de constater dans la vie de ces néophytes.
"On reconnaît l'arbre à ses fruits,"
dit le Seigneur. Ces jeunes qui, pour certains en tout cas,
ne connaissaient à peu près rien des réalités
spirituelles, les voici maintenant fidèles à
vivre leur vie chrétienne et heureux de découvrir
ou de redécouvrir l'église et les sacrements,
les saints évangiles et les divers livres de la Parole
de Dieu, la vie et les écrits de saint François
d'Assise, et de goûter le bonheur d'une vie en amitié
avec Dieu. Comment ne pas exulter de joie, dans la louange
et l'action de grâces!
Jacques
occupait alors une petite chambre, rue Bonaventure, à
Trois-Rivières. Il était au repos forcé
après une opération subie au genou, et pour
cette raison avait dû suspendre ses études
en théologie. C'est dans cette petite chambre qu'avaient
lieu habituellement leurs rencontres.
(haut)
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2 |
Animateurs
de groupes de prière charismatique Ces
premiers frères - ils étaient alors 3 - furent
bientôt requis pour animer un groupe de prière,
celui qui se réunissait chez les Soeurs Marie-Réparatrice,
à Trois-Rivières toujours. Puis un second
groupe, celui de la paroisse St-Philippe, sera formé;
et ensuite un troisième, celui de Ste-Sophie-de-Lévrard,
sur la Rive sud. Sans parler de quelques visites à
certains autres groupes de prière.
Car
l'Esprit de prophétie se manifestait en assemblée
par la bouche des frères, avec le don des langues
et les autres dons et charismes de l'Esprit. Et l'enseignement
spirituel donné par Jacques en début d'assemblée
était en fait une proclamation prophétique
de la Parole de Dieu, c'est-à-dire un enseignement
donné sous l'action de l'Esprit Saint et qui avait
puissance de toucher les coeurs. Enseignement donné
avec autorité, l'autorité que donnent les
Saintes écritures et la fidélité à
l'enseignement de l'église.
Le Seigneur
enseignait aux frères la pratique des vertus et en
particulier la nécessité de "veiller
sur les mouvements" de leur coeur et de travailler
avec ferveur à l'amendement de leur vie pour se conserver
toujours dans la paix de Dieu, loin du trouble et du péché.
Il nous rappelait souvent que notre désir devait
être de posséder l'Esprit du Seigneur et sa
sainte opération, afin que mus et guidés par
l'Esprit, nous accomplissions en tout temps et en toute
chose sa sainte Volonté.
Et l'Esprit
de vérité nous apprenait dans la pratique
la nécessité d'exercer le discernement des
esprits dans les assemblées de prière, pour
veiller à ce "que tout se passe décemment
et dans l'ordre, de manière à édifier;
car Dieu n'est pas un Dieu de désordre, mais de paix"
(1 Co 14, 26, 40). "N'éteignez pas l'Esprit,
dit encore l'Apôtre; ne dépréciez pas
les dons de prophétie, mais vérifiez tout;
ce qui est bon, retenez-le" (1 Th 5, 19-21). C'est
bien ce que les frères s'appliquaient à mettre
en pratique, et Jacques en particulier en percevait l'importance
et la nécessité. (haut)
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3 |
Dieu
dévoile son plan Un jour
que Jacques était en visite dans la famille d'un
de ces jeunes convertis, il invite un petit enfant à
prier avec lui. L'enfant se ferme les yeux pour prier, mais
plutôt que de s'adresser au Seigneur, c'est le Seigneur
qui s'adresse à Jacques par la bouche de ce tout-petit
de toute évidence saisi par l'Esprit Saint. Il dit:
"Je veux que tu sois un tout-petit, qui forme des tout-petits,
qui à leur tour formeront des tout-petits."
Quelques
jours plus tard, mais cette fois-ci dans la chambre de la
rue Bonaventure, l'Esprit Saint s'exprima de nouveau dans
la prière par la bouche d'un étudiant: "Je
veux que tu sois un berger, qui forme des brebis, qui à
leur tour formeront des brebis." Et c'est depuis ce
jour, au milieu de l'année 1974, que le nom de berger
est apparu et qu'il est demeuré pour désigner
le responsable de la communauté.
Le Seigneur
manifesta aussi sa volonté sur la communauté
par l'Esprit de prophétie en ces termes: "Je
veux faire de vous les apôtres de l'Esprit Saint,
pour faire connaître à mon peuple la Personne
du Saint-Esprit, et pour apprendre à mes fidèles
à reconnaître ses inspirations et à
se montrer dociles à sa mouvance."
(haut)
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4 |
"Je
vous baptise: Les Pauvres de Saint-François" Jusque
là, chacun des frères suivait sa route. Mais
un bon jour, l'un d'eux vint frapper à la porte de
Jacques pour lui dire: "Je me donne au Seigneur!"
C'était Yves, le premier frère, que Pierre
allait bientôt rejoindre dans sa décision de
se donner au Seigneur.
Devant
ce fait, la question se posait: était-ce bien la
volonté du Seigneur que les frères se regroupent
sous un même toit, pour "habiter en frères,
tous ensemble", comme dit le Psaume? (Ps 132). Jacques
voulut être certain que cette inspiration venait du
Seigneur. Il fit donc une prière dans le secret de
son coeur (in petto) afin que personne ne soit au courant
et que le Malin n'y mette pas sa patte. Il demanda au Seigneur
de leur trouver un logis afin de vivre en fraternité
et de leur confirmer par là que tel était
bien le désir divin qu'ils vivent comme des frères
en communauté.
À
peine quelques jours plus tard, sans même qu'ils aient
eu à chercher, la Providence leur trouvait un logement
pourvu de tout ce qu'il fallait pour répondre à
leurs besoins ordinaires. C'est ainsi qu'au début
du mois de juin 1974, Jacques, Yves et Pierre purent emménager
dans un logement tout meublé, rue La Vérendrye.
Et c'est là, le 16 juin, dans la petite chambre qu'ils
avaient transformée en chapelle, que l'Esprit Saint
leur donnait en paroles prophétiques le nom de la
nouvelle communauté: "Je vous baptise: Les Pauvres
de Saint-François."
Ils
vivaient simplement, heureux d'avoir découvert Dame
Pauvreté. Ils n'avaient rien, quelques effets personnels,
quelques livres et c'est tout. Ils dormaient dans des sacs
de couchage. Ils portaient déjà la croix sur
la poitrine, le signe distinctif du pauvre de Saint-François.
(haut)
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5 |
Envoyés
en mission De trois
frères, le groupe passa bientôt à 5
en ce début d'été 1974. été
qui allait s'avérer intensif et riche en expériences
spirituelles et charismatiques de toutes sortes, car nos
services furent requis pour visiter et animer des groupes
de prière, en particulier dans le diocèse
de Sherbrooke. L'Esprit se manifestait avec force par cet
enseignement donné avec autorité, ainsi que
par les charismes exercés en pleine assemblée.
Mais
bientôt les portes allaient se fermer, car le berger
avait dû à quelques reprises intervenir dans
les assemblées, à titre d'animateur, pour
manifester et exercer le discernement des esprits, corriger
des situations ténébreuses qui faisaient naître
le désordre et le trouble dans les coeurs. à
titre d'animateur, en effet, c'est le charisme de gouvernement
(1 Co 12, 28) qu'il exerçait comme il se devait de
le faire.
Tout
cela valut aux Pauvres de Saint-François l'épreuve
de la persécution. Autant on nous avait loués
pour notre sensibilité et notre docilité à
l'Esprit Saint, autant maintenant on nous dénigrait
jusqu'à nous exclure complètement: le fléau
de la langue faisait ses ravages. Manifestement, le Malin
prenait sa revanche.
Mais
un jour que Jacques s'interrogeait sur la nécessité
de discerner, le Seigneur lui dit par la bouche d'un frère
en paroles prophétiques, alors que nous étions
réunis à la chapelle: "Je t'ai dit: discerne,
discerne, discerne, je veux que tu discernes!" Ce que
l'Apôtre exprime ainsi: "Le fruit de la lumière
consiste en toute bonté, justice et vérité:
discernez ce qui plaît au Seigneur, et ne prenez aucune
part aux oeuvres stériles des ténèbres,
dénoncez-les plutôt" (Ep 5, 9-11).
Au début
de novembre, pour répondre à l'appel d'un
prêtre, les frères eurent à pratiquer
un exorcisme à Québec, exorcisme qui rassembla
une quinzaine de personnes dont trois prêtres et qui
ne dura que 45 minutes. Ils purent voir de leurs yeux le
possédé se tordre par terre, écumer,
vociférer d'une voix rauque en réponse au
berger qui commandait aux esprits au Nom de Jésus
Christ, puis s'apaiser soudain, s'agenouiller et confesser
ses péchés devant tous. Ce jeune homme avait
fait un pacte avec le diable. Les frères virent la
gloire de Dieu ce jour-là. (haut)
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6 |
Le
groupe de prière de la chapelle Saint-Antoine Avec
l'automne, la communauté avait été
réduite au petit noyau des trois premiers frères,
et l'animation de soirées de prière à
un seul groupe, celui de la chapelle Saint-Antoine des Pères
franciscains de Trois-Rivières. Ce groupe était
vivant et croissait d'une semaine à l'autre, jusqu'à
atteindre le nombre de 75 participants. Et il s'y vivait
des merveilles, pour la plus grande joie des coeurs:
exercice du don des langues, exercice du don de prophétie
et même manifestation du don de guérison en
assemblée.
Mais
en janvier, le Père gardien nous ferma brusquement
la porte de la chapelle Saint-Antoine et mit le groupe dehors:
le bon père ne pouvait admettre le discernement prononcé
par Jacques, l'animateur du groupe de prière, ainsi
que par toute l'assemblée, sur un faux don des langues
qui avait jeté l'effroi dans les coeurs, un certain
soir, faux don qui avait fait irruption soudain... par
la bouche d'un prêtre.
Nos
amis du groupe de prière ne baissèrent pas
les bras, eux qui étaient si réjouis par l'enseignement
donné et par les nombreux bienfaits qui se dégageaient
de ces soirées de prière. Ils firent eux-mêmes
les démarches pour trouver un local et en assurèrent
le loyer. C'était une salle convenable, au sous-sol
d'un immeuble de la rue Ste-Julie. Le groupe continua de
s'y réunir et nous en assumions l'animation chaque
semaine.
Janvier
1975 les trouva donc occupés à rédiger
un compte rendu de leurs premières expériences
dans les groupes de prière et des problèmes
qu'ils y avaient rencontrés, et cela, à la
demande expresse de Mgr Pelletier, évêque de
Trois-Rivières, qui exigeait du berger des éclaircissements,
car médisances et calomnies étaient parvenues
à ses oreilles et son jugement sur Jacques et la
communauté naissante n'était pas des plus
positifs. Jacques, Yves et Pierre, donc - les tout premiers
frères - remirent ce rapport à Mgr l'évêque
en main propre, à l'évêché, un
matin de février 1975, un document de 21 pages tricotées
serrées.
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7 |
En
attendant de nouveaux frères à
la mi-novembre 1974, les trois frères avaient dû
emménager au 601 de la rue St-Maurice. C'était
un petit 5 et demi, au troisième étage, un
logement très pauvre... que n'aurait pas dédaigné
Dame Pauvreté elle-même!
Les
frères apprenaient jour après jour à
vivre la vie fraternelle et la vie de prière, à
travailler avec constance à leur conversion, se faisant
serviteurs les uns des autres, veillant à exercer
leurs charismes et à les garder bien vivants, pour
le bien de leur âme et celui du prochain. Ils faisaient
leurs délices de la lecture des Saintes écritures,
de L'Imitation de Jésus-Christ et des Documents de
saint François d'Assise.
Et ils
suppliaient le Seigneur de leur donner de nouveaux frères!
Avec la mi-avril, un premier nouveau frère leur fut
donné.
Le 7
juin 1975, en la fête du Coeur Immaculé
de Marie, alors que nous étions réunis dans
la petite chambre aménagée en chapelle, au
601 St-Maurice, le Seigneur nous donnait en prophétie
un Acte de consécration des Pauvres de Saint-François
au Coeur Immaculé de Marie, pour la joie de nos
coeurs. Le Seigneur confiait la communauté naissante
à la garde de sa Mère et nous incitait ainsi
chacun à développer et à entretenir
une ardente dévotion envers la Vierge Marie.
été
1975: de nombreux jeunes gens vinrent nous visiter. Tout
l'été, ils affluèrent. Nous nous rassemblions
avec eux à la chapelle pour prier et entendre le
Seigneur s'adresser à l'un et à l'autre en
paroles prophétiques. à l'occasion, nous les
recevions même à notre table. Il y avait beaucoup
de joie, nous avons beaucoup ri. Et le berger donnait des
enseignements de vie spirituelle, selon les questions posées
et les besoins du moment, enseignements qui se prolongeaient
parfois tard dans la nuit, car ces visiteurs nous arrivaient
souvent alors que la soirée était déjà
bien entamée.
De tous
ceux-là, plusieurs résolurent de se donner
à Dieu chez les Pauvres de Saint-François,
de sorte qu'à la fin de l'été, la communauté
s'augmenta d'une dizaine de nouveaux frères. Comme
l'un d'eux avait loué, au début de l'été,
l'appartement adjacent au nôtre, nous eûmes
l'espace nécessaire pour loger tout le monde. Et
la divine Providence pourvoyait au jour le jour à
tous nos besoins, comme elle l'a fait si merveilleusement
d'ailleurs depuis lors jusqu'à ce jour.
(haut)
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8 |
Appelés
à tout quitter pour servir Dieu Mais
comment des jeunes gens peuvent-ils ainsi tout abandonner
- études, métier, carrière ou profession
- pour se retrouver dans un logement pauvre et exigu, en
pleine ville, avec des compagnons qu'ils n'ont pas choisis,
ne comptant plus désormais que sur la Providence
pour leur lendemain?
Comment
de jeunes adultes déjà engagés dans
la vie ou en train de prendre leur envol se retrouvent-ils
tout à coup engagés en vie religieuse, dans
"l'aventure" d'une communauté nouvelle?
Mystère ineffable de l'appel du Christ qui pose son
regard d'amour sur ceux qu'il a choisis, les appelle et
les prend à sa suite. Séduction du coeur.
Appel imprévu et imprévisible à tout
quitter. Appel pressant du divin Maître qui exige
une réponse libre, une réponse amoureuse et
sans compromis. "Si tu veux, viens, suis-moi...
Venez à ma suite: je ferai de vous des pêcheurs
d'âmes. Et aussitôt, dit l'évangile,
laissant là leurs filets, ils le suivirent"
(Mt 19, 21; 4, 19-20, 22; cf. 9, 9; cf. Jn 1, 35-51).
Suivre
Jésus, marcher dans son sillage, dans la chasteté,
la pauvreté et l'obéissance, et persévérer
à sa suite, se laisser mûrir par lui avec confiance,
devenir chaque jour davantage son disciple, son témoin.
S'initier à la prière et à l'oraison,
au combat de la vie spirituelle, conduits en cela par un
"berger", le représentant du Seigneur au
milieu de nous. Apprendre à vivre en frères
tous ensemble, et garder son coeur ouvert à tout
homme qui a faim et soif de justice et de paix. Se nourrir
de la Parole de Dieu, apprendre à la vivre et à
la proclamer sous le souffle de l'Esprit. Apprendre à
connaître l'Esprit Saint et à reconnaître
son agir, ses inspirations, sa mouvance; apprendre à
exercer les charismes qu'il nous a départis - en
particulier les charismes de prophétie et de discernement
des esprits - pour la joie et la bonne santé du peuple
de Dieu. Mais quel univers nouveau, et quelle école!
C'est la vie dans l'Esprit, c'est l'évangile mis
en pratique au jour le jour, cette Bonne Nouvelle du salut
en Jésus Christ faite pour être accueillie
et vécue, annoncée et proclamée en
actes et en paroles à toute la terre. Telle allait
être désormais notre vie.
(haut)
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9 |
Deux
fruits de nos premières expériences charismatiques
et spirituelles De ces
expériences spirituelles et charismatiques peu communes
vécues dans les groupes de prière allaient
naître deux livres. Le premier: le Discernement des
esprits, qui traite des principaux charismes de l'Esprit
Saint: discernement des esprits, don de prophétie,
don des langues, don de guérison, don de gouvernement
en assemblée de prière, exorcisme... ainsi
que des dons sanctifiants.
C'est
le berger qui eut l'inspiration de ce livre en voyant la
nécessité de venir ainsi en aide aux membres
du Renouveau charismatique. Nous croyons que c'est l'Esprit
Saint, l'Esprit de prophétie lui-même qui nous
souffla les mots au long des pages!
Nous
nous réunissions presque chaque jour pour de longues
sessions à la chapelle et nous recevions en paroles
prophétiques, dans la prière, par la bouche
de tel ou tel frère, les enseignements du Seigneur
par l'Esprit de prophétie, tandis que les autres
frères priaient en langues et discernaient.
Jacques,
le berger, assis sous une lampe dans un coin de la chapelle,
prenait la dictée. Une jeune fille qui avait été
touchée par la grâce se joignait à nous
pour cette oeuvre d'écoute de l'Esprit Saint et de
discernement, et c'est par sa bouche qu'il plut au Seigneur
de nous dicter une bonne partie de ce traité de Discernement
des esprits.
Après
2 mois de ce travail, tous les frères eurent à
fouiller les Saintes écritures pour appuyer par des
références scripturaires l'enseignement ainsi
recueilli de l'Esprit Saint, la foi en la Parole de Dieu
demeurant la base de toute vie chrétienne. Vinrent
ensuite les sessions de mise en commun et de discernement
des références. C'est au cours de ce travail
que le Seigneur nous donna en prophétie notre devise
de communauté: Au service de Jésus Christ
sauveur, devise que nous avons inscrite en page de titre
du volume.
Puis
ce fut l'impression du livre, que nous avons dactylographié,
imprimé et relié nous-mêmes, car la
Providence avait pourvu à nous procurer tout le matériel
d'imprimerie nécessaire, à nous qui n'avions
rien.
Le Discernement
des esprits inscrit une étape importante dans la
vie de la communauté, car ce livre est le fruit de
notre expérience spirituelle des charismes de l'Esprit
Saint, notre témoignage pratique de l'exercice des
dons de l'Esprit. En fait, il n'est pas autre chose qu'un
traité de discernement des esprits. Nous l'avons
réédité en 1982 sous un nouveau titre:
Illumination.
Autre
fruit de notre expérience spirituelle: la parution
en 1982 de Révélations prophétiques
sur notre temps, volume réalisé en un temps
record. Un des chapitres du livre, qui a pour titre: "Comment
reconnaître qu'une révélation prophétique
est vraie?", indique bien quel est le but de cet essai
qui est, en fait, un petit traité de discernement
sur les manifestations de l'Esprit Saint.
(haut)
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10 |
Prendre
racine, petit à petit, pour s'affermir et grandir En mai
1977, les Pauvres de Saint-François emménageaient
au 1072 de la rue St-Paul, logement plus spacieux et moins
vétuste: 2 étages, avec en prime un sous-sol
que nous eûmes tôt fait de rendre fonctionnel.
C'était le grand luxe en comparaison du lieu que
nous quittions! C'est dans ce sous-sol que se poursuivit
l'impression du Discernement des esprits et que le livre
put voir le jour.
Un jour,
un frère demanda au berger qu'on lui coupe les cheveux
très courts sur la tête! Son exemple fit boule
de neige et depuis lors c'est la tête que nous avons,
avec la barbe et le crucifix au cou. Nous étions
12 frères: ce nombre s'est maintenu en gros jusqu'à
ce jour, le Seigneur compensant les quelques départs
regrettables par de nouvelles vocations.
L'année
1977 voit naître la formation des Pauvres Dames de
Saint-François. C'est au mois d'août qu'elles
reçurent leur nom, et par la suite nous nous rendîmes
compte que c'est ce nom de Pauvres Dames que sainte Claire
et ses compagnes avaient porté à l'origine
(1 Celano 18). Le Seigneur désigna en prophétie
Gracia comme bergère. C'était une dame qui
avait été fortement visitée par l'interview
que nous avions accordée peu auparavant à
Second Regard (Radio-Canada). Elle avait donc pris contact
avec nous et tout de suite avait épousé l'esprit
des Pauvres de Saint-François.
La communauté
des Pauvres Dames compta bientôt 5 soeurs. En
janvier '78, elles emménageaient rue St-Maurice,
mais pour en être chassées quelques mois plus
tard par l'incendie de l'édifice. Elles emménagèrent
cette fois rue Père Frédéric, et furent
encore une fois jetées à la rue par un incendie!
à deux reprises, donc, elles perdirent tous leurs
biens et effets personnels. Ensuite, elles habitèrent
rue St-Olivier, et finalement, on les logea au 425 de la
rue Ste-Angèle comme on va le voir plus loin. Elles
devaient demeurer à cette dernière adresse
pendant près de 10 ans. Si présentement elles
ne sont que deux, l'amour fraternel qui les unit et dont
elles sont animées laisse présager une récolte
fructueuse et abondante.
Le 28
novembre 1979, à l'instigation du berger, une corporation
sans but lucratif était fondée par des laïcs
afin de permettre aux frères de vivre la pauvreté
évangélique et de leur venir en aide dans
les tâches administratives. Les Auxiliaires des Pauvres
de Saint-François sont propriétaires des biens
mis à la disposition de la communauté. La
corporation représente les bienfaiteurs qui donnent
temps, argent ou biens pour soutenir matériellement
l'Oeuvre des Pauvres de Saint-François ou d'autres
groupes vivant selon le même esprit qu'eux, comme
les Pauvres Dames de Saint-François. Dans leur vie
quotidienne, les membres Auxiliaires s'efforcent d'imiter
saint François d'Assise: son amour de Dame Pauvreté,
sa simplicité, son humilité, sa piété,
sa fidélité à l'évangile et
à l'accueil des visites de l'Esprit Saint.
Le 8
décembre 1979, en la fête de l'Immaculée
Conception de la Vierge Marie notre patronne, les frères
prononcèrent leurs premiers voeux évangéliques
de pauvreté, de chasteté et d'obéissance
entre les mains du berger. Par ces voeux privés,
nous nous engagions sans retour à observer le saint
évangile de notre Seigneur Jésus Christ, en
exerçant les charismes de prophétie et de
discernement des esprits que l'Esprit de Dieu nous a confiés.
Peu
après, les frères se consacrèrent chacun
individuellement à la Vierge Marie selon la formule
de saint Louis-Marie Grignon de Montfort. Des amis de la
communauté, dans leur désir de mener une vie
chrétienne plus intense, les imitèrent par
la suite.
Dans
notre désir de nous identifier comme religieux, nous
prenions bientôt la décision de porter la bure,
avec la croix et la petite icône mariale. Les Pauvres
Dames nous confectionnèrent donc des bures - elles
étaient brunes à l'origine, et aujourd'hui
de teinte bleue - que nous portons d'une façon ordinaire,
exception faite des temps de travail ou de détente.
Avec
le temps, avec la pratique quasi quotidienne, le don de
prophétie s'affermissait et s'affinait chez les frères,
de même que le don de discernement et l'audace dans
la foi. Mais en même temps, le berger avait bien conscience
de la vigilance qu'il devait exercer sur la vie spirituelle
de la communauté pour que ces dons restent bien vivants.
Les frères prenaient de l'assurance dans l'exercice
des charismes et se rendaient compte de la nécessité
d'écouter le Seigneur dans leur coeur au jour
le jour et d'être soumis les uns aux autres pour la
plus grande gloire de Dieu. (haut)
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11 |
Sous les feux des projecteurs: devant les
caméras de la télévision communautaire Pendant
ce temps-là s'était ouverte une nouvelle porte
pour l'exercice du ministère prophétique des
frères: la porte de la télévision communautaire.
Alors, pendant quelques années, de 1978 à
1985, les frères furent amenés à voyager
pour animer leur émission hebdomadaire dans tel ou
tel poste de télévision communautaire, selon
que la porte leur était ouverte.
Il y
eut d'abord Hull, pendant presque 2 ans. Chaque semaine:
émission en direct de deux heures en soirée!
Et il fallait d'abord s'y rendre: 4 heures de voyage pour
aller; - et il fallait en revenir: 4 heures pour le retour,
ce qui fait que nous revenions souvent à la barre
du jour ou même avec le soleil levant.
C'est
à cette époque que la Providence pourvut la
communauté de son premier mini-bus: une dame de Hull,
touchée par l'émission qu'elle venait de voir,
nous reçut chez elle et nous fit cette généreuse
aumône. Jusque là, nous devions emprunter ou
louer des véhicules.
Puis
ce fut au tour respectivement de Trois-Rivières,
Québec, Magog... Chaque émission hebdomadaire
avait son thème précis qui nécessitait
évidemment une préparation. L'Esprit Saint,
par la bouche de ses prophètes, venait révéler
au berger le sujet de l'enseignement à donner ce
soir-là, de manière à toucher les coeurs
qui seraient à l'écoute à ce moment
précis.
C'est
ainsi que des jeunes de Québec, touchés par
l'émission, prirent contact avec nous, et de ceux-là,
trois se sont donnés comme pauvres de Saint-François:
les frères Jean-Pierre, Denis et Dominique.
Chaque
émission comportait principalement une proclamation
prophétique de la Parole de Dieu sur tel ou tel sujet,
comme par exemple: la nécessité d'apprendre
à discerner, le sens chrétien de l'épreuve,
l'explication de la parabole du figuier stérile (Mc
11, 11-25), etc. La dernière demi-heure de l'émission
était consacrée aux lignes ouvertes, les téléspectateurs
étant invités à téléphoner
et à poser leurs questions. Le berger et les frères
apportaient les réponses et les éclaircissements,
en direct, toujours selon la Parole de Dieu et l'enseignement
de l'église.
L'Esprit
Saint intervenait souvent en paroles prophétiques
par la bouche des frères prophètes. ça
donnait des émissions dynamiques et même captivantes.
Nous
nous préparions donc dans la prière et l'écoute
de l'Esprit, mais aussi par des recherches dans la Sainte
écriture et dans les documents de l'église,
selon les sujets abordés.
Au sous-sol
du 1072, nous nous étions même aménagé
un mini-studio de télévision, avec caméras
et appareils de montage, pour produire nous-mêmes
certaines émissions et topos divers.
En 1983,
une dame de Québec qui avait été touchée
par nos émissions communautaires nous fit part d'une
inspiration qui lui tenait à coeur: pourquoi
ne pas inviter les téléspectateurs à
se rassembler quelque part pour des rencontres fraternelles?
Ce serait l'occasion d'un contact plus direct, plus personnel!
Avec l'audace qui la caractérisait, elle nous trouva
une grande salle au sous-sol de l'église Notre-Dame-du-Chemin,
et c'est ainsi que chaque mois il nous fut possible de rassembler
nos amis de Québec. Le berger donnait un enseignement
sur un sujet d'écriture ou de vie spirituelle; les
charismes de l'Esprit Saint y étaient exercés;
il y avait aussi du chant, des prières spontanées,
et bien sûr des réponses appropriées
aux questions soulevées par l'un ou l'autre des participants,
au nombre d'une cinquantaine. Une belle chaleur fraternelle
y régnait. Nous avions beaucoup de joie à
nous retrouver et à échanger. Ces rencontres
mensuelles s'échelonnèrent sur 4 ans.
Tout
allait bien... jusqu'à ce que soudain, en 1985,
un brusque changement de politique survint dans l'administration
générale des télévisions communautaires
au Québec, qui fermèrent leur porte aux émissions
religieuses, mais l'ouvrirent grandement à diverses
émissions à caractère ésotérique.
Peu après, comme nous n'utilisions plus notre matériel
télévisuel, nous avons dû prendre la
décision de nous en départir.
(haut)
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12 |
"Si
le grain de blé tombé en terre ne meurt pas,
il reste seul; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit"
(Jn 12, 24) Allait
alors commencer pour les frères une période
beaucoup plus centrée sur la vie spirituelle et sur
la vie fraternelle proprement communautaire. C'est ainsi
que nous nous sommes mis à chanter plus régulièrement
l'Office divin, les Laudes et les Vêpres, et même
quotidiennement.
Le berger,
pour répondre aux devoirs de sa charge, donnait régulièrement
des enseignements sur des sujets spirituels, selon les besoins,
pendant les Offices et à l'occasion des repas.
Et chaque
jour, à l'Office divin en particulier, le Seigneur
par son Esprit de prophétie ne manquait pas de venir
nous instruire, comme il le fait toujours d'ailleurs, nous
exhortant et nous encourageant à la pratique des
vertus - obéissance, amour fraternel, paix du coeur,
vigilance, amour de l'église, amour de Dame Pauvreté,
etc. -, nous apprenant les principes de la vie spirituelle,
nous expliquant des passages d'écriture, nous soutenant
dans les épreuves de la vie spirituelle et communautaire.
C'est
encore lui, l'Esprit de prophétie, qui nous dictait
les lettres qu'il fallait pour nous acquitter en hommes
spirituels de la correspondance, comme il le fait aujourd'hui
encore. Comme conseiller spirituel, difficile de trouver
mieux que l'Esprit de prophétie!
Et les
frères se mirent à faire du sport pour la
détente fraternelle, mais aussi pour garder la forme.
Le sport d'équipe - hockey bottine ou sur glace,
soccer, etc. - allait tout de suite exercer sa force d'attraction
sur les jeunes du quartier et sur les passants, de sorte
que pendant des années, presque à tous les
jours, les frères partagèrent ainsi leur loisir
communautaire avec ces gens de tous les âges, heureux
de pouvoir se récréer sainement dans la paix
et la joie.
Le 6
août 1985, nous recevions à la maison la visite
du père Marie-Antoine de Lauzon, prêtre capucin,
missionnaire au Tchad, de passage chez les siens au Québec.
Il avait été le père maître de
notre berger au temps de son noviciat chez les Capucins.
L'homme de Dieu passa la journée avec nous. Il mit
sa joie à nous connaître de l'intérieur,
prenant le temps de se pencher sur les divers documents
que le berger lui soumettait. Réunis à la
chapelle pour prier, il alla même jusqu'à affirmer:
"Je vous dis ceci, au Nom du Seigneur: vivez dans l'obéissance
et soyez patients. La porte de l'église vous est
fermée, mais un jour elle s'ouvrira et personne ne
pourra plus la refermer. Ce jour-là, vous aurez la
barbe blanche."
Le berger
le conduisit ensuite chez les Pauvres Dames, et dans la
prière, après une parole prophétique
donnée par soeur Gracia, la bergère, il
leur dit: "Continuez à faire ainsi et vous travaillerez
à la transfiguration de la terre entière."
C'était le 6 août, en la fête de la Transfiguration
du Seigneur. (haut)
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13 |
Bâtir
la maison sur le roc En 1984,
les Auxiliaires s'étaient portés acquéreurs
d'une humble maison - le 425 Ste-Angèle - pour y
loger les Pauvres Dames. Un simple trou tenait lieu de cave.
Les frères décidèrent donc d'y construire
de toute pièce un sous-sol en béton. Nous
nous sommes mis à l'oeuvre, sous l'oeil d'un
entrepreneur de nos amis, et avons creusé nous-mêmes
la cave, installé les formes, fait couler le béton
de ce qui est devenu un sous-sol habitable et fonctionnel
qui revalorise d'autant la maison.
Mais
il y avait aussi l'édifice de la communauté
des Pauvres de Saint-François à affermir sur
le roc...
Aussi,
en été 1987, le berger se retira-t-il pendant
6 semaines à l'Abbaye bénédictine Saint-Joseph,
située à St-Benedict, près de Covington,
en Louisiane (é.-U.), dans le but d'y rédiger
la Règle des Pauvres de Saint-François. événement
déterminant qui allait définir la communauté,
ses charismes propres et son esprit, et lui donner ainsi
ses fondations solides comme le roc dans le Christ Jésus.
La Règle
des Pauvres de Saint-François, en majeure partie
inspirée de la Règle des frères mineurs
de saint François, se montre particulièrement
originale en ses chapitres 3, 4 et 5 qui traitent respectivement
de l'exercice pratique du don des langues, du don de discernement
et du don de prophétie dans la vie du pauvre de Saint-François.
Décembre
1987: le berger accompagné de 3 frères anima
la retraite paroissiale à Port-Cartier, mission qui
s'étala sur une semaine. Chaque jour: 2 prédications
dans l'église et visites des élèves
dans les classes des écoles primaires et secondaires.
Au dernier jour de la retraite: sérieuse préparation
des paroissiens au sacrement de confession, qui fit l'admiration
du curé de la paroisse par les bons fruits qu'elle
porta.
Mission
gravée dans l'histoire de la communauté. Même
si elle n'impliqua pas directement toute la communauté,
tous bénéficièrent de cette expérience
missionnaire, car les frères impliqués ne
manquèrent pas de nous raconter et de nous rappeler
les merveilles dont ils avaient été témoins.
Au tournant
des années '90, le berger eut l'inspiration de rencontrer
personnellement Mgr Noël, évêque de Trois-Rivières,
pour lui présenter en quelque sorte la communauté
des Pauvres de Saint-François et lui faire état
de notre désir à tous et chacun de servir
l'église. Rencontre ardue et sans lendemain.
(haut)
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14 |
Nos
retraites communautaires annuelles Nos
temps de retraite annuelle ont toujours été
des temps intensifs de conversion, de recherche du Seigneur
et de sa volonté, des temps riches d'enseignements
et des occasions privilégiées de renouer et
de ressouder des liens fraternels plus intenses, dans la
charité et la vérité, car "la
charité trouve sa joie dans la vérité"
(1 Co 13, 6).
Ainsi,
au début des années '80, nous avons pu vivre
deux retraites à Ste-Anne de Sorel, un bienfaiteur
nous ayant gracieusement cédé sa villa pour
l'occasion. Il y eut plus tard quelques retraites au Lac
du Missionnaire, à St-Joseph de Mékinac, une
famille nous ayant prêté bien charitablement
son chalet. Puis plusieurs autres chez les Frères
maristes de Valcartier. Et enfin, quatre années consécutives
à Coleraine, dans les Cantons de l'Est.
Moments
intenses de contacts avec le Seigneur et sa Parole, de nourriture
spirituelle donnée par l'Esprit Saint, soit en paroles
prophétiques ou bien par les enseignements du berger
ou des frères. Intimité des frères
dans le Seigneur et à cause du Seigneur, où
l'on peut renouer avec la création et ses merveilles,
loin de la ville et des inévitables soucis ordinaires.
(haut)
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15 |
L'épreuve
du feu Dans
la nuit du 28 janvier 1994, nous fûmes chassés
de notre demeure - le 1072 St-Paul - par l'incendie surgi
du logement voisin. Nous nous sommes donc réfugiés
en pleine nuit chez nos soeurs, les Pauvres Dames, au
425 Ste-Angèle, à leur grande surprise d'ailleurs.
Elles devaient emménager par la suite dans la maison
voisine qui providentiellement se trouvait libre.
Si nous
avons pu dans les jours qui suivirent récupérer
la plupart de nos biens et effets, le logement par contre
était trop endommagé par l'eau et la fumée
pour songer à le restaurer. C'est ainsi qu'en mai
de cette même année, nous entreprenions de
rénover et d'agrandir le 425 Ste-Angèle, cette
même maison que nous avions assise 10 ans plus tôt
sur un solage tout neuf et que nous habitons toujours à
l'heure actuelle.
Le travail
de rénovation - et même plus: de construction!
- allait bien durer 2 ans. Un étage fut ajouté
à la petite maison pour servir en particulier de
chapelle. Tout ce travail, nous l'avons réalisé
de nos mains.
En juin
1995, le 425 encore en chantier ne nous empêcha pas
d'animer le chant choral lors de la neuvaine préparatoire
à la fête du Sacré-Coeur, chez nos
frères capucins de La Réparation, à
Pointe-aux-Trembles (Montréal). Neuvaine qui se prolongea
jusqu'à 2 semaines! Mission qui allait contribuer
à nous unir entre nous et avec nos frères
capucins, et à nous enrichir spirituellement au contact
d'une autre réalité communautaire issue de
notre père commun saint François d'Assise.
Les
travaux de finition de la maison se continuèrent
petit à petit dans les années qui suivirent.
L'on rénova aussi la vieille grange qui menaçait
ruine au fond de la petite cour afin qu'elle puisse servir
d'atelier en toute saison. (haut)
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16 |
Signes
d'espérance En 1998,
la garde du Saint-Sacrement dans notre chapelle nous était
accordée par Mgr Veillette, évêque de
Trois-Rivières, document signé de sa main
en date du 11 février, fête de Notre-Dame de
Lourdes. Enfin, au plus grand bonheur des frères,
le Seigneur venait habiter de sa présence réelle
ce lieu que nous lui avions préparé. Depuis
lors, notre vie de prière et d'oraison, nos vies
de consacrés s'en trouvent enrichies et affermies,
et notre travail de conversion en est stimulé d'autant
par la présence réelle de notre Seigneur et
Maître Jésus Christ.
Le 2
août de cette même année, en la fête
de Sainte-Marie des Anges de la Portioncule, jour commémoratif
de notre fondation, notre communauté fêtait
ses 25 ans d'existence. Pour souligner dignement l'événement
dans la louange et l'action de grâce, une messe solennelle
fut concélébrée en notre chapelle par
les pères Pierre Paul, omv, et Jean-Guy Paradis,
ofm cap., et par M. l'abbé Paul-émile Dubois,
prêtre diocésain, ami de longue date de la
communauté. Le père Pierre Paul rapportait
de Rome spécialement pour l'occasion une bénédiction
du Pape Jean-Paul II adressée aux Pauvres de Saint-François.
(haut)
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17 |
Vent
nouveau L'arrivée
d'un nouveau curé en notre paroisse (paroisse cathédrale),
en l'an 2000 - il s'agit de M. l'abbé Louis Trahan
-, allait contribuer à nous ouvrir plus largement
les portes de l'église. Il s'employa à nous
faire connaître et à requérir de plus
en plus régulièrement nos services pour l'animation
chorale des messes dominicales et des messes de funérailles,
ce qui incita d'autres responsables de paroisses à
en faire autant.
Dans
la foulée de cette ouverture, on se mit à
nous demander de donner des concerts spirituels en préparation
de quelques grandes fêtes comme Noël, ou l'Assomption
de la Vierge Marie, ou encore la fête de saint François,
notre patron.
De plus,
la demande se faisant pressante de la part de plusieurs
à l'effet que nous devrions enregistrer quelques
chants pour soutenir la prière des fidèles,
nous nous sommes procuré le matériel nécessaire
à des enregistrements de qualité. C'est ainsi
que nous avons pu produire quelques disques compacts, dont
entre autres "Courons à la crèche"
en 2004 et "Christ est ressuscité, Alléluia!
Alléluia!" en 2009.
Le 8
décembre 2000, en la fête de l'Immaculée
Conception, les Pauvres de Saint-François inauguraient
leur site Internet, mettant sous la protection de la Vierge
Marie ce moyen puissant de proclamer la Bonne Nouvelle à
tout homme de bonne volonté. Dans notre siècle
marqué par les mass média, Paul VI avait déjà
bien souligné que la nouvelle évangélisation
ne pouvait pas se passer des nouveaux moyens de communication
sociale. Il écrivait: "C'est par eux que l'église
proclame sur les toits le message dont elle est dépositaire.
En eux elle trouve une version moderne et efficace de la
chaire. Grâce à eux elle réussit à
parler aux masses" (L'évangélisation
dans le monde moderne, 45). (haut)
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18 |
Rédaction
de nos Constitutions Les
années 2000 nous ont aussi trouvés occupés
à la rédaction de nos Statuts, travail de
longue haleine, et dont le résultat fut présenté
à Mgr Martin Veillette, notre évêque,
le 4 octobre 2002.
Ce travail
dut être repris en une seconde version à la
demande même de notre évêque, sous le
nom de Constitutions, pour rendre le tout plus conforme
aux normes canoniques de l'église. Monseigneur a
en main ce document depuis le 4 octobre 2006.
Tout
ce travail de réflexion, cet effort de rédaction
et de mise en forme qui s'étendit sur plusieurs années
nous permit de mieux nous connaître nous-mêmes
en tant que communauté, de mieux nous définir
et de préciser notre charisme propre: la sainte Pauvreté
évangélique, qui est elle-même la porte
ouverte à l'Esprit Saint, à ses dons, charismes
et vertus, et à leur exercice pratique au bénéfice
du peuple de Dieu.
Cet
enfantement communautaire de nos propres Constitutions allait
conduire à l'élaboration d'un autre document
important concernant nos charismes, document paru en mai
2007 et intitulé: Moines et prophètes dans
l'église d'aujourd'hui: l'expérience spirituelle
des Pauvres de Saint-François.
En juillet
2007: visite à 2 reprises du délégué
de Monseigneur notre évêque, le père
France Salesse, ofm cap., ministre provincial, venu constater
sur place ce qu'il en était de notre vie et de nos
charismes. Il avait mandat de Mgr Veillette de lui remettre
un compte rendu de sa mission. Cette sollicitude de Monseigneur
nous valut une lettre dans laquelle il reconnaissait notre
catholicité et notre désir de servir l'église.
(haut)
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19 |
Allez
proclamer ma Parole Les
années 2000 virent aussi les frères s'employer
à la proclamation de la Parole de Dieu. Animation
d'une retraite paroissiale à St-Sauveur de Shawinigan;
animation de journées de ressourcement pour les groupes
de prière charismatique à St-Jean-Chrysostome,
à Scott en Beauce, puis à Montréal
(paroisse Ste-Jeanne-d'Arc); quelques concerts de chants
sacrés et animations chorales de messes à
l'Ermitage St-Antoine du Lac-Bouchette; concerts spirituels
à Shawinigan, Cap-de-la-Madeleine, Québec,
Pontbriand, etc.
Tous
ces événements furent soigneusement préparés
en tant que missions, c'est-à-dire pensés,
priés et réalisés comme des proclamations
de la Parole de Dieu, en demandant à l'Esprit Saint
de se saisir de nous, de nos voix et de nos pauvres efforts
pour contribuer à la nouvelle évangélisation
du peuple de Dieu.
En mars
2002, nous fûmes demandés pour une journée
d'animation catéchétique à l'école
primaire de Deschambault. Une porte s'ouvrait pour nous
en milieu scolaire. La responsable de l'enseignement religieux
en 6e année avait choisi pour thème "les
moines". Ayant appris l'existence des Pauvres de Saint-François
- "moines" et prophètes - via notre site
Internet, ses élèves voulurent nous faire
venir dans leur classe. Ce fut pour les 4 frères
choisis pour cette mission l'occasion d'un joyeux contact
avec les enfants, et de livrer le témoignage de leur
vie de religieux et de consacrés, pour la plus grande
joie de ces jeunes élèves.
(haut)
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20 |
Deux
missions en terre de France Août
2003. Trois frères - dont le berger - accomplissent
une mission de 15 jours à Thonon-les-bains, en France,
à la demande du père gardien des Capucins
du lieu ainsi que de l'Association Saint-François-d'Assise
de Thonon (ASFAT). Visite exploratoire en vue d'une possible
implantation, ...implantation qui ne put se réaliser,
l'évêque du lieu ayant manifestement d'autres
vues que la survie de la chapelle et du monastère
des Capucins. La mission fut quand même propice à
de nombreuses rencontres de l'un et de l'autre membre de
l'ASFAT, visites de groupes de prière, de communautés
religieuses, etc.
En juin
2008, la rencontre providentielle de Mgr Dominique Rey,
évêque de Fréjus-Toulon, à l'occasion
du Congrès Eucharistique de Québec, allait
donner lieu à un événement extraordinaire
dans l'histoire de la communauté. à son invitation
et sous sa supervision, une mission de toute la communauté
dans le diocèse varois de Fréjus-Toulon put
être entreprise et réalisée 2 ans plus
tard, soit en juin 2010, mission qui donna lieu à
toutes sortes de rencontres et de merveilles, les frères
exerçant librement les charismes de l'Esprit à
la demande même de Mgr l'évêque.
Cette
mission avait été préparée dans
un premier temps par la visite chez nous en mars 2010 du
délégué de Mgr Rey, le père
Didier Hascoët.
Il est
toujours question pour nous d'une implantation dans le Var,
diocèse de Mgr Rey. Il s'agit maintenant de trouver
une maison propice à l'accueil des frères
ainsi qu'à l'exercice de nos charismes; ce sera là
le signe de la Providence, le feu vert donné pour
notre implantation. Qu'il plaise au Seigneur d'y donner
suite.
Après
cette mission, en mai 2011: seconde visite du père
Didier Hascoët chez nous, à Trois-Rivières.
Il était accompagné cette fois-ci de Mme Audrey
Souriau, journaliste à la Radio Chrétienne
Franco-phone, venue spécialement pour réaliser
quelques interviews à l'intention des auditeurs de
RCF Méditerranée. Interviews diffusées
du 23 au 26 mai. (haut)
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21 |
Porter
du fruit par la constance (cf. Lc 8, 15) Chaque
jour, depuis leurs tout débuts, et sans y manquer,
les frères se montrent fidèles à la
prière, à la messe quotidienne, à la
fréquentation régulière du sacrement
de pénitence, à leurs 2 temps de prière
d'oraison quotidiens, aux Offices divins des Laudes et des
Vêpres (la plupart du temps chantés), à
leurs temps de lectures spirituelles. Par-dessus tout, ils
sont attentifs à l'accueil des visiteurs que le Seigneur
leur envoie, et à répondre en hommes de Dieu
au courrier reçu, dispensant la lumière d'en
haut, témoignant à chacun compassion et miséricorde
dans le Coeur du Christ Jésus.
L'exercice
des charismes de l'Esprit Saint, en particulier l'exercice
du charisme de prophétie, fait partie de notre quotidien.
Garder les charismes bien en vie pour le plus grand bien
des âmes et de toute l'église, c'est ce à
quoi il nous faut veiller jalousement.
Et c'est
bien là le désir de l'église elle-même
qui s'exprimait ainsi par la bouche de Mgr Rey: "Vos
charismes ne vous appartiennent pas, ils appartiennent à
l'église: exercez-les!" (le 30 juin 2010).
(haut)
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22 |
Bénédiction
"Béni
soit le religieux qui s'attache à sa Règle!
car elle est le livre de vie, l'espérance du salut,
la moëlle de l'évangile, le chemin de la perfection,
la clef du paradis, le noeud de l'alliance éternelle"
(notre bienheureux père saint François).
*
Que le Seigneur te bénisse et te garde; que le Seigneur
te découvre sa Face et te prenne en pitié!
Qu'il tourne vers toi son Visage et te donne la paix!
Que le Seigneur, frère, te bénisse!
*
"Que le Seigneur vous fasse croître et abonder
dans l'amour que vous avez les uns envers les autres et
envers tous, comme nous-mêmes envers vous: qu'il affermisse
ainsi vos coeurs dans une sainteté sans reproche
devant Dieu, notre Père, lors de l'Avènement
de notre Seigneur Jésus avec tous ses saints"
(1 Th 3, 5, 12-13). (haut)
* |
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2024 - Reconnaissance
canonique des Pauvres de Saint-François |
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Le 23 juin 2024, Mgr Martin Laliberté a proclamé la
reconnaissance cannonique des Pauvres de Saint-François
comme association privée de fidèles.
Le pape François a accordé son
soutien à l'oeuvre
et donne sa bénédiction apostolique. |
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